L’EPV, qu’est-ce que c’est au juste ?

Quand on évoque le Patrimoine en Bretagne, on a tendance à penser aux vieilles pierres, à celles du grand cairn de Barnenez (4 500 à 3 500 ans avant Jésus-Christ) ou encore à celles de la crypte de Saint Mélar à Lanmeur (VIe siècle). Peut-être encore à celles du château de Kerjean (XVIe siècle) ou plus récentes et néanmoins tout aussi symboliques, à celles du viaduc de Morlaix (1861-1863).

Connaissez-vous le terme de  patrimoine vivant. Oui ? Non ? C’est une notion finalement assez récente alors qu’elle évoque un savoir-faire ancien. Le label Entreprise du Patrimoine vivant a vu le jour en 2005, et les premières labellisations en 2006.
Le label Entreprise du Patrimoine Vivant est la seule distinction attribuée par l’État pour récompenser et encourager l’excellence française, reposant sur la maîtrise avancée de savoir-faire rares, renommés ou ancestraux.

En France, plus de 1400 entreprises ont été reconnues comme appartenant à cette exception, dont de nombreuses entreprises bretonnes.

COM en Bretagne accompagne volontiers les entreprises labellisées Patrimoine Vivant dans leurs démarches de communication, pour en faire un véritable levier de développement.

Des entreprises, qui en perpétuant leur savoir-faire, sont des acteurs majeurs du développement du territoire comme sans la Baie de Morlaix le chantier Jézéquel que nous sommes allés rencontrer.

 

Le Chantier Jézéquel, un siècle de savoir-faire

Le Chantier Naval Jézéquel, un nom emblématique de la construction navale en Finistère dont la notoriété s’exporte dans la France entière et bien au-delà de la Manche !

L’histoire de ce chantier commence pendant la guerre de 14 -18 très loin des côtes finistériennes, au milieu de la mer Égée, sur l’île grecque de Corfou. Alain Jézéquel s’est engagé dans l’armée, son métier de charpentier l’amène à être affecté à la réparation des baleiniers. Il y rencontre un carantécois, Eugène Moguérou. A la fin des hostilités, ils sont devenus amis, ils partagent la même passion de la mer et des bateaux, il décident de s’associer.

Du bateau à usage professionnel au bateau de loisir

La pêche et le transport légumier sont des préoccupations vitales en ce premier tiers du XXe siècle. Le savoir-faire du chantier s’oriente essentiellement vers la construction à usage professionnel. Mais l’économie liée à la pêche commence à montrer des signes de faiblesse, alors que depuis la fin du XIXe, la voile de plaisance se développe considérablement en baie de Morlaix.

D’Alain à Jean-Marie, quatre générations de passionnés

Au chantier débute une ère de construction navale de loisirs.
Brix, Dervin, Sergent, Cornu, ces architectes navals de renom verront leurs plans se concrétiser dans ce petit chantier carantécois.
Alain a depuis déjà longtemps transmis la « fièvre » à son fils Georges qui « traîne ses savates » dès qu’il le peut dans la sciure de bois. En 1937, Georges commence son apprentissage et reprendra le chantier en 1952. Lui aussi transmet à son fils Alain la passion de la construction navale. Après l’école, Alain s’initie – sous l’œil attentif de son père – aux premiers apprentissages de charpentier naval, calfatage sur des caisses de bois, pose des rondelles sur les pointes de rivet…puis participe de plus en plus activement aux chantiers. Il construit avec son père le cotre Bonne Espérance, dessiné par son frère Olivier, puis des unités de la série Prima, des Dauphin.
En 1985, il reprend le chantier et construit des canots de 4,10 m, des Cat Boat, des Cormoran, des Bernache etc

Et comme fort heureusement l’histoire se répète, sa passion de la voile et de la construction navale ne laissent pas indifférent Jean-Marie, né en 1986, qui navigue dès ses premiers mois de vie avec son grand-père et son père. Naturellement, il s’oriente à son tour vers le métier, en passant d’abord un CAP filière bois et matériaux associés, et en faisant parallèlement son apprentissage au chantier familial.

De gauche à droite, Alain Jézéquel ( 1895-1985), Georges (1924-2017), Alain (né en 1955) et Jean-Marie (né en 1986)

Nous vous invitons à découvrir le site internet du chantier Jézéquel